Artaix en Royauté en Duché
document tiré de "Les noms des lieux du Brionnais-Charolais" témoins de l'histoire du peuplement et du paysage. Mario Rossi, professeur émérite au Laboratoire CNRS Parole et Langage de
document tiré de "Les noms des lieux du Brionnais-Charolais" témoins de l'histoire du peuplement et du paysage. Mario Rossi, professeur émérite au Laboratoire CNRS Parole et Langage de
ARTAIX coupé en 2 partie ! voir la plan ci-dessous :
Source :Description sommaire du Brionnais au commencement du XVIIIe siècle par Hugues-François Verchère de Reffye
Artaix faisait partie du diocèse d'Autun et de l'archiprêtre de Pierrefitte.
Artaix en duché était du bailliage de Semur, du marquisat de Maulevrier, et formait à-peu-près les trois-quarts de la paroisse.
Artaix en royauté dépendait du bailliage de Macon et de la justice de la prieure de Marcigny.
Ces deux parties formaient deux communautés de la recette de Semur.
La prévôté d'Artaix était l'une des quatre qui composaient la châtellenic de Marcigny.
Au XII siècle, Artaix et ses dépendances furent donnés au prieuré de Marcigny par Beatrix, veuve du seigneur de Narbau.
Il arrivait souvent des contestations sur les limites des deux seigneuries..
Par un arrêt du Grand Conseil et pour finir les contestations entre les seigneurs d'Artaix et la prieure de Marcigny,
Henri Groslat, conseiller commissaire, envoyé sur les lieux, fit planter des bornes aux armes des deux seigneurs :
Celui d'Artaix et de Maulevrier était, en 1500,
Philibert de l'Espinasse. Odette Belle, sa veuve, se pourvut en 1506, pour la reprise de ses droits, contre Anne de Pressen duchesse d'Etampes, donataire d'Aymard de l'Espinasse, héritier de ces terres.
Cela donna lieu à un arrêt du Conseil d'Etat du Roi, en exécution duquel il fut dressé procès-verbal par devant notaire du retrait des Bornes débornement le 18 août 1557, entre le prieuré de Marcigny, à cause de sa prévôté de Narbeau, Odette Bel, veuve de Philippe de Lespinasse, seigneur d'Artaix, et Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes, alors dame d'Artaix, dont Aimar de Lespinasse, héritier de Philibert, son oncle, lui avait fait une donation. (Nota que dom Coquille y parut, en qualité de Grand Prieur de Cluny et de prieur conventuel de Marcigny; mais il ne prit point la qualité de seigneur de Marcigny ni celle de prieur du prieuré de cette ville.)
Zoom sur les 2 parties d'Artaix : Carte du Duché de Bourgogne et des Comtez en dependans dressée par l'ordre de Mrs les Elus generaux de la Province sur un grand nombre de Memoires M.S. envoyéz par Mrs les Elus : Partie méridionale du Duché de Bourgogne / par Guillaume Del'Isle, 1709
La Paroisse d'Artaix du diocèse d'Autun, dans l'archiprêtré du Donjon, est sous le vocable de saint Julien et de la collation du prieuré de Marcigny. A qui ce patronage rend chaque année, au jour de la Purification, deux livres de cire et cinquante-deux sols en argent. Il y en a des titres aux archives de ce prieuré, avec trois transactions,
la première devant Michelet, notaire royal le 1er juillet 1519,
la deuxième, devant Gentil, le 21 juin 1535;
la troisième est signée Verchère, notaire, l'an 1658.
La Prieure y prend aussi une partie des dîmes au canton appelé Artaix en Royauté, parce qu'il ne cessa point d'être dans la mouvance du Roi.
au temps même où le reste de cette seigneurie relevait des Ducs de Bourgogne.
C'est ce qu'on appelle encore à présent sur les lieux Artaix en Duché. Ceci est régi par la coutume de la province, et s'étend depuis la paroisse de Melay en descendant le long de la Loire, et du midi au nord, jusques à la limite du Mâconnais. Cette partie remonte en avant dans les terres, de l'orient à l'occident d'été. Elle est arrosée des petites rivières d'Arçon et d'Arcel, et répond au bailliage de Semur-en-Brionnais.
Le fief de la Charnaye, qui est aussi dans Artaix en Duché, n'est qu'en simple directe, réunie à celle de Maulévrier qui est plus haut, dans la paroisse de Melay. Il sera porté sous la lettre M.
Artaix en Duché, régie par le droit écrit, est dans la prévôté de Narbeau, avec la forêt de même nom, et la chapelle de Saint-Loup, qui était celle d'un château de Narbeau, d'un Couvent de Soeurs dont il y a sur le lieu même quelques anciennes marques et d'une Fontaine de ST Loup.
Il se fait un grand concours de peuple à cette chapelle St Loup tous les ans sur la fin de juillet. Elle est servie par les Bénédictins de Marcigny, qui en perçoivent les oblations. La Prieure en a la collation.
Tout ce canton fut donné au monastère (de Narbeau) par une dame appelée Béatrice, veuve du Seigneur de Narbeau. C'est l'une des prévôtés de la châtellenie de Marcigny, au ressort de Mâcon.
L'ancien château de Baigneaux, qui fut peut-être appelé de la source des eaux dont sa situation est baignée une partie de l'année, était dans les chambons de cette partie de la paroisse, en toute justice, et appartenait à la maison de Ventadour, avant que de passer à celle des seigneurs de Langeron qui le possède à présent. Mais il était en ruines depuis longtemps. On ne s'est pas mis en soin de le conserver. Il semble, au contraire, qu'on a eu l'intention d'en éteindre la mémoire, en même temps que les bâtiments, pour effacer le souvenir des droits que cette seigneurie étendait jusque dans les avenues de Maulévrier, qui était, comme il est encore, le séjour de l'acquéreur.
Le port d'Artaix est à l'extrémité de la paroisse, en tirant à la motte Saint-Loup, qui est placée à mi-côte dans un aspect très étendu, tourné à l'orient, extrêmement varié. Toute cette côte, depuis les Brenoms où était un ancien port à présent détruit, est habitée par des charpentiers en bateaux, qui font un grand commerce de bois.
Le port d'Artaix avait un péage très- onéreux qui s'était établi dans des temps de troubles;
le roi Louis XV, sur les titres du seigneur d'Artaix
et par arrêt du 28 février 1730, réduisit son droit de bac et de péage à 2 sous 6 deniers seulement pour chaque bateau remontant et descendant la Loire; déclarant tous autres droits de péage sur terre et de coponage supprimés.
ARTAIX, en 1831 : Populattion 926 hab. (1831. 898 hab.) 202 maisons. Sup. non cadastrée.
3 moulins à blé, 1 moulin à foulon, 1 tuilerie.
Petit port sur la Loire et chantier pour la construction des bateaux; presque tous les habitants se livrent à ce genre d'industrie.